#DESTINY43 - La révélation.

Comme depuis plusieurs semaines, la salle se replonge dans le noir dès que ce son strident retentit dans la salle.

Un écran brouillé dans une salle très sombre, un corbeau sur une croix désignant la mort.

Tout ça semble bien plus sombre que les précédentes semaine où une femme à haut talons apparaissait... D'ailleurs, revoici cette silhouette, cette fois-ci, en marchant sur une route.

Un rire sombre se fait entendre. Ce rire se termine en énorme bruit tout droit sorti d'une sirène d'alarme. Le public entier se couvre les oreilles. Le public ne semble pas supporter ce bruit, ni même les commentateurs, ni personne, d'ailleurs. Puis, nous entendons un "dong" de carillon retentir. La salle se plonge dans le noir complet et le public scande "UN...DER...TAKER... "clap clap clap" UN...DER...TAKER... "clap clap clap" UN...DER...TAKER... "clap clap clap" UN...DER...TAKER... "clap clap clap", à plusieurs reprises, le temps que la salle reste plongée dans le noir. Une silhouette apparait sous un projecteur, situé au-dessus de l'écran principal de la salle.

Cette silhouette, de noir vêtue, semble posséder d'énormes griffes au bout des doigts.

La salle se replonge dans le noir. Le public comprend que ce n'est pas la légende The Undertaker. Le projecteur s'allume à nouveau et nous voyons apparaître Karrion Kross !

Durant toutes ces semaines passées, c'était donc Scarlett cette mystérieuse silhouette féminine ornée de talons hauts. Cela fait un sacré moment que nous n'avons plus vu Karrion Kross. Scarlett prend les devants et s'avance en direction du ring et y entre, suivi de Kross.

Les nouvelles rapportent des histoires de parents qui mettent à mort leurs enfants avant de se suicider dans l’espoir de les amener vers un monde meilleur, de terroristes qui massacrent des vies innocentes tout en étant persuadé d’aller directement au ciel, de personnes qui se suicident en vue de retrouver la paix. Comment quelqu’un qui renonce à la vie par révolte, dans la haine et en refusant ses limites peut-il être dans les dispositions pour entrer dans un monde de joie et de paix, hm? L’expérience humaine la plus élémentaire montre que pareils états d’âme, que ce soit la révolte, la haine ou encore l’orgueil, font en sorte que la personne s’enlève elle-même la possibilité de participer à la joie et à la paix des autres. Elle en a trop sur le cœur, disent-ils. Notre conscience ne nous laisse-t-elle pas pressentir que notre sort ne peut être le même selon que l’on a vécu en faisant le bien ou le mal? Je ne pousse pas plus loin le raisonnement. Je souhaite seulement rappeler l’importance d’avoir la connaissance la plus précise possible de la vie après la mort et des conditions pour y avoir accès. C’est le rôle de la foi de suppléer aux limites de notre expérience. Les grandes religions s’entendent pour affirmer que l’union avec celui qui nous a créé nous fait entrer dans un monde de joie et de paix qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Elles affirment du même souffle que cela ne se fait pas sans respecter certaines conditions. On doit, à tout le moins, par notre vie tenter de devenir le meilleur possible pour ressembler à celui et à ceux auxquels nous serons unis. C’est tout le contraire de la révolte, de la haine et de l’orgueil. Dans un monde laïcisé comme le nôtre où, à l’image de nos téléromans, tout se règle sans faire référence à Dieu, il existe un réel danger que chacun se construise un paradis selon ses désirs. En plus de se tromper cruellement sur la destinée qui les attend, ces personnes risquent de faire plusieurs victimes innocentes. Un enseignement clair sur la vie après la mort et les conditions pour y accéder demeure le meilleur remède contre les drames conjugaux, le terrorisme et le suicide, puisque ces crimes puisent leur motivation dans l’espoir d’accéder à un monde meilleur. Croire est exigeant et difficile, mais vivre dans l’illusion est bien pire. Vous voyez où je veux en venir? Vous voyez de qui je parle lorsque je mentionne l'illusion d'entre deux mondes, hm? Lui, il va se reconnaitre. Il semble perdu entre le bien et le mal. Mais dans la vie, le bonheur et le mal ont-ils un rapport commun selon vous?

La recherche du bonheur se heurte au mal. La plupart des morales brillent dans l’analyse des moyens de maximiser le plaisir et son contentement. Par contre, face au mal, ces morales se limitent à donner quelques maximes pour nous inciter à la patience. La morale propose une attitude qui permet de changer le mal en bien. Le mal ne disparaît pas, mais il y a possibilité de le vivre de manière à en tirer du bien. Déjà la charte du bonheur, le discours sur les "béatitude de la journée", nous mets sur la piste en déclarant heureux ceux qui sont pauvres, ceux qui pleurent, ceux qui sont persécutés. Non pas que le christianisme glorifie le malheur, ou recherche maladivement à vivre le mal. Au contraire tout son enseignement valorise la vie, propose le bonheur. Le mal, de par sa nature, contrarie nos désirs, il ne peut être voulu pour lui-même. Qui veut être malade, perdre sa maison dans un feu ou être victime d’un ouragan, qui souhaite vivre entouré d’ennemis sauf moi? La vie étant ce qu’elle est nous aurons malheureusement à vivre des maux. Des maux ordinaires comme l’ignorance, la maladie, les soubresauts de la nature et dans quelques cas des maux hors de l’ordinaire, les maux d'un soi-disant fossoyeurs qui possèderait une urne débordante de pouvoir. Beaucoup affirment que celui qui vit en aimant ce type, en croyant à son désir de nous venir en aide peut faire en sorte que ce qui était un mal se change en bien. Ce mal devient une occasion de se rapprocher de lui et de venir en aide à nos proches. Tout cette mascarade est de la manipulation pure et dure. Il n'est rien. Tiens... je vais faire un petit exemple de précision. Prenons le précepte d’aimer ses ennemis. Un ennemi nous veut du mal. Qui peut aimer ce genre de situation? Par contre à celui qui s’est égaré au point de nous vouloir du mal, nous pouvons espérer le ramener à la raison par notre façon de répondre à ses provocations. L’amour qui lui est démontré dans cette situation pénible peut servir à cela. Il est facile de haïr celui dont on se persuade qu’il est un monstre. Par contre, en le voyant agir avec autant de bienveillance à notre égard, il devient difficile de conserver cette image négative de lui. Il est difficile aussi d’entretenir la haine envers une personne qui nous fait du bien même lorsque nous ne le méritons pas. Si, malgré cela, le résultat ne suit pas, nous aurons au moins prouvé à Dieu que nous sommes prêts à bien des sacrifices pour Lui, pour CE type en question. Le précepte de pardonner se comprend de cette manière aussi. Lorsqu’il y a offense le pardon est difficile à accorder. L’offense est injuste et provient d’un manque de respect. Celui qui se sait le moindrement dans le tort, en se voyant pardonné perçoit plus clairement à quel point son offense est injuste et non méritée par la victime. Mal agir à l’égard de quelqu’un qui se montre aussi bon envers nous, met en évidence l’injustice de cette conduite et le manque de respect qu’elle implique. L’offenseur perd le goût d’agir de nouveau de la sorte. Il arrive souvent que celui qui a été pardonné éprouve de la gratitude, si ce n’est de l’amour envers celui qui lui offre son pardon. Ici aussi un mal se change en bien. En cherchant à se venger chacun souhaite que l’autre comprenne que sa façon d’agir est inacceptable et qu’il ne recommence plus. Par le pardon ces deux résultats sont obtenus, sans qu’il ait été nécessaire d’offenser l’autre à son tour. Le mal ne disparaît pas de la terre. Il perd son pouvoir de nous atteindre. Nous nous servons de lui pour agir avec bienveillance envers le prochain. Le cycle du mal se trouve interrompu à partir du moment où moi, Karrion Kross, refuse littéralement cette situation. Je ne suis pas d'accord, le bonheur n'amène pas à le joie. Tout est tristesse, tout est destruction.

Scarlett s'empare du micro de Karrion Kross.

The Undertaker, tu sais très bien que l'on s'adresse à toi depuis tout à l'heure. L’inquiétude et l’angoisse viennent souvent troubler ton pseudo bonheur. Trop te soucier des besoins de ta misérable et sombre vie engendre souvent de tels sentiments. Ta foi nous invitant à mettre notre confiance principalement en tes paroles, en toi, et non uniquement dans nos propres moyens, nous dit qu’il y a moyen de développer une façon de voir l’avenir empreinte de confiance. Cette foi nous encourage à se prendre en main tout en insistant sur le fait que nous ne sommes pas seuls, que tu es là, en bien ou en mal, mais que tu es présent telle une épée de Damoclès. Le mal ultime, la mort, se ne transforme pas forcément en bien. Plutôt que de se limiter à une simple perte de la vie, la mort devient une transformation de la vie. Transformée en fonction de la qualité du vécu. Ceux qui auront vécu comme la destinée le leur demande, ils hériteront d’une vie bien meilleure que la vie présente. Dans le cas de ceux qui ont mal vécu, ce sera l’inverse. Ainsi le désir de justice qui gît au fond de chacun s’en trouve satisfait. L’humain peut encore une fois, en raison de sa foi en ses croyances, aller au-delà des aspects terrifiants de la mort. Celle-ci restera toujours une réalité pénible, mais qui peut être vécue dans la joie et la paix malgré tout. La mort, parlons-en tiens. Mais avant cela, n'aurais-tu pas perdu un chapeau qui t'est si précieux, si...

Scarlett est coupée en plein discours...

La cloche retentit dans l’arène, qui viendra couper la parole à Scarlett Bordeaux, la compagne de Karrion Kross, présent sur ce ring. Le public viendra crier de joie alors que l’arène plonge dans un noir total. L’Univers de la FWZ, comme l’Univers du monde du divertissement reconnaît cette cloche, il se réfère bel et bien aux cloches prévenant l’arrivé, ou la présence de The Undertaker. Alors que l’arène vit dans l’obscurité, le Titantron viendra s’allumer, nous verrons The Undertaker à travers le grand écran, tête baissée. Il viendra redresser sa tête lorsque la cloche retentira à nouveau, venant prendre la parole en fixant l’objectif de la caméra.

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- THE UNDERTAKER -

Écoute-moi, femme. Parles-tu du couvre-chef que je porte actuellement ? Je pense que oui. À peine dans mon terrain, travaillant tel un simple salarié en pleine action de semence, j’ai été averti par l’un de mes semblables, m’avertissant en effet de la disparition inopinée de mon couvre-chef favori. Bien… Très bien… C’était donc toi, la personne qui ait fait irruption dans ma demeure telle une cambrioleuse, qui s’est permise d’emprunter les couloirs de ma demeure plongés dans l’obscurité, d’ignorer avec vulgarité mes semblables et de voler mon couvre-chef. Dans quel but, femme? Pour m’amener à un raisonnement ? Ne crois-tu pas que je connais le raisonnement que vous avez développé toi et ton compagnon ? Tu veux que je te le dise ? En vérité, et en général… J’approuve votre raisonnement. Mais je dirais, à 70%. Votre raisonnement est plutôt bon, mais, vous vous trompez au sujet de The Undertaker. Et je pense que vous ne connaissez pas, The Undertaker. Oui, l’être humain est censé avoir la connaissance du bien et du mal. Le bien existe, comme le mal existe. La vie après la mort existe. Le paradis existe, l’enfer existe. Dieu existe, comme le diable existe. Ce n’est pas moi qui suis coupable des idées et raisonnements divergents de la société dont nous vivons aujourd’hui. Nous arrivons au vif du sujet dû à mon intervention. Vous devez le savoir, que… Non, vous le savez déjà. Mon travail, mon but, est tout simplement de punir les ignorants n’approuvant pas votre raisonnement, de punir l’iniquité. Je n’apporte pas le bien, je puni le mal. Lorsque le mal y est, c’est mon travail de punir les coupables. Ne vous a-t-on pas enseigné que tout se paye ici-bas ? Que le bien soit récompensé et que le mal soit puni ? À quoi sert le châtiment ? À quoi sert la prison ? Si ce raisonnement était faux ? Je suis l’incarnation du châtiment du mal, et je persécute les mauvais. Je ne suis pas une aide, je suis un fossoyeur. Je ne vis pas le bonheur, mon bonheur se résulte à être payé du châtiment que vous subirez par mes mains, par ma force et par ma puissance. Alors vous pouvez m’aimer, comme me détester, je ne vis pas pour satisfaire les gens. J’ai eu une vie, comme vous, fut un temps. J’ai profité du bonheur de la vie, comme vous, et j’ai sombré dans le péché et dans l’iniquité, comme une grande majorité des vivants sur cette terre. Ce temps est révolu. Et à présent, j’ai été appelé à travailler avec mes semblables, sur cette terre, comme dans l’au-delà, pour châtier les mécréants, les mauvais, pour punir le mal. Ma vie se résume à ça.

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- THE UNDERTAKER -
Avez-vous saisi mon message ? Où est-ce que je dois vous le faire comprendre autrement ? Par le sang ?

L’Undertaker affiche un visage très méchant, alors que la cloche viendra retentir à nouveau. Des grésillements s’afficheront et se feront entendre depuis le Titantron, nous perdons la connexion avec The Undertaker. Alors que l’arène était déjà plongé dans l’obscurité, le Titantron viendra s’éteindre, plongeant entièrement l’arène dans le noir. Le public se met à crier, alors que la cloche retentira à nouveau. La lumière resurgira dans l’arène alors que nous apercevons The Undertaker face à Karrion Kross.

Les deux hommes font un face-à-face, puis, viendra où l’Undertaker détournera brusquement son regard vers Scarlett Bordeaux, celle-ci pris peur, elle viendra se caler derrière son compagnon. L’Undertaker s’approche de plus en plus de Karrion et très lentement, alors que Kross en fera de même. Le public viendra scander « UN-DER-TA-KER KARRION KROSS ! UN-DER-TA-KER KARRION KROSS ! UN-DER-TA-KER KARRION KROSS ! » à maintes reprise, alors que le Segment viendra s’arrêter ici.

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